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 You can feel the light start to tremble. (Isleen)
Invité
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 Sujet : You can feel the light start to tremble. (Isleen)  /  Dim 5 Fév - 19:17
You can feel the light start to tremble.
Flashback ~ juillet 2016 ~ Appartement d'Isleen & Asya

Il l'avait finalement laissée partir, quitter ce lieu qui avait été le théâtre de sa première déchéance, la douleur continuant à irradier sa joue. Elle avait directement été trouver ceux qui était la raison de sa nouvelle menace, tremblante, haineuse, on l'avait cru sur parole, et on lui avait dit de repasser d'ici quelques jours quand sa joue serait guérie. Qu'elle n'aurait plus à dépendre d'un enfoiré. On n'avait même pas pensé à douter de ses paroles, de l'idée qu'elle voulait aller là où il ne la retrouverait pas. On lui avait demandé si elle avait un endroit où aller... bien sûr qu'elle en avait un. Et elle avait besoin de s'y rendre. Pourtant, elle n'était pas rentrée immédiatement, rôdant dans les rues de Détroit, les bras serrant son gilet autour d'elle à l'aide de ses bras qui s'enroulaient, cherchant à se rassurer elle-même. Une cigarette au coin des lèvres, elle continuait d'avancer, ses cheveux blonds voletant autour de ses traits, cherchant presque à dissimuler sa joue blessée, vestige de sa rencontre avec ce flic qu'elle détestait, cette pourriture qui n'hésitait pas à la frapper lorsqu'elle le faisait, comme si c'était comparable à la gifle qu'elle lui avait mis. Cela n'avait strictement rien à voir. Non. Et elle avait l'impression de ne plus savoir vraiment si elle serait capable d'aller plus loin, de s'y rendre dans ce foutu club et de se déshabiller devant tous ces types pour de l'argent. Elle avait l'impression de ne plus vraiment se reconnaître, de perdre peu à peu ces parcelles d'elle-même qu'il semblait se moquer de détruire face au profit qu'il pourrait en retirer.

Elle avait envie de l'appeler, de le voir pour lui dire qu'elle ne pouvait pas le faire, mais à chaque fois, elle repensait à ce qui se passerait si jamais elle refusait d'obéir. A l'idée de finir en prison... elle n'était pas sûr d'y survivre. Pour exactement les mêmes raisons qui avait poussé Wrath à imaginer qu'elle pourrait faire une parfaite stripteaseuse. Pour celles qui avaient poussé cette femme à l'accepter parmi ses filles du Red Diamond, alors qu'elle n'était même pas présentable avec le bleu qui imprégnait sa joue. Asya avait douloureusement conscience de paraître fragile... et de l'être face à des personnes plus fortes qu'elle. Elle se débrouillait, mais parfois ça ne suffisait pas. Et derrière les barreaux, elle aurait été prête à parier que cela ne serait pas suffisant.

Sans même s'en apercevoir, Asya arriva devant l'immeuble où elle habitait. Exhalant une nouvelle bouffée de nicotine, elle jeta la énième clope qu'elle venait de condamner au trépas, sans même prendre le temps de l'écraser. Elle pénétra dans le hall, veillant à faire en sorte que ses mèches blondes recouvrent sa joue, tandis qu'elle parcourait la distance jusqu'à l'appartement qu'elle partageait avec... « Isleen ? » appela-t-elle en poussant la porte, mais personne ne lui répondit. Un soupir s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle s'apercevait de la tension qui meurtrissait ses muscles. Elle adorait sa colocataire, cette drôle d'innocence malgré ce que le monde avait déjà pu lui faire, mais elle ne voulait pas lui donner d'explication. Qu'aurait-elle pu dire ? Que le flic dont elle était l'indic avait levé la main sur elle ? Personne n'aimait les indics. Elle en avait douloureusement conscience, et elle ne voulait surtout pas que cela parvienne à des oreilles qui ne devraient pas le savoir. Alors, à cette odieuse seconde où le monde entier semblait s'apprêter à écorcher le moindre tissu la recouvrant, elle voulait juste se retrouver seule encore un instant de plus à maudire ce foutu flic. Celui qui était en train de la précipiter dans une toile bien dangereuse, à moins que l'araignée n'ait jamais été que lui, et la soie brimant ses poignets celle qui aujourd'hui la contraignait à faire ce qu'elle n'aurait jamais souhaité.

Repoussant la porte derrière elle, Asya pénétra dans l'appartement, se dirigeant directement vers le frigo pour en extirper un paquet de légumes surgelés qu'elle appliqua sur sa joue. Puis elle fit marche arrière pour se rendre à la salle de bain, posant le paquet à côté d'elle, fixant son propre reflet de ses perles de jade. Elle vit la violence qui maculait sa joue, celle qu'elle ne voulait jamais voir véritablement s’abattre sur elle. Une gorgée de sa propre salive avalée, ses deux mains venant prendre appui sur le rebord de la vasque, elle le maudissait, lui et ses demandes, lui et son chantage. « Va te faire foutre. » souffla-t-elle trop tardivement, alors qu'elle aurait tellement voulu le lui cracher au visage. A moins que ce soit à elle qu'elle le disait, comme pour se maudire de ne pas avoir trouvé de solution pour lui échapper, encore. Elle trouverait. Elle voulait trouver. Il était beau, séduisant, tel un prédateur dangereux dont elle n'avait que trop conscience. Il était le monstre tapi sous son lit, prêt à la dévorer si elle faisait un pas au sol qu'il n'avait pas consenti. Elle le haïssait... et ses jointures blanchissaient à mesure qu'elle serrait trop fort, avant de venir chasser une larme sur sa joue d'un geste agacé. Il était soit trop tard, soit trop tôt pour pleurer. La porte claqua à cet instant précis, où elle se reprit, venant mouiller ses traits pour chasser toute trace... mais sa joue hurlait qu'il s'était passé quelque chose. Elle s'essuya, grimaça une seconde, remis un instant le paquet si froid qu'il la brûlait, tandis que son reflet la fixait intensément. Laissant retomber le paquet avec sa main, elle baissa son regard pour lire ce qu'elle tenait, après avoir fait retomber ses mèches sur le devant de ses traits. Presque invisible. Presque. « Tu veux manger des petits pois ce soir ? » demanda-t-elle à son petit rayon de soleil, sans pour autant quitter sa précieuse retraite, la salle de bain, comme si elle se préparait. Et à vrai dire, elle fouillait dans son propre maquillage ce qui serait capable de dissimuler ce qui souillait sa joue. 
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 Sujet : Re: You can feel the light start to tremble. (Isleen)  /  Jeu 9 Fév - 18:26
Droite comme un i derrière le comptoir, vêtue d’un tablier à carreaux roses et blancs, Isleen fixait la pendule depuis plusieurs minutes. Le « tic-tac » redondant de l’objet était en train d’avoir un effet soporifique sur la rouquine, aux paupières alourdies par la fatigue de sa représentation de la veille. Une prestation aussi angoissante qu’éblouissante au Red Diamond, telle était la cause de son manque de pep aujourd’hui, si l’on excluait un ennui profond dû à la quasi-absence de clients. Au vu des derniers titres des journaux, ces derniers avaient sûrement mieux à faire que de siroter du café en s’empiffrant de donuts et autres sucreries... Toujours est-il que ces après-midis passés à la cafétéria de sa tante se suivaient et se ressemblaient inlassablement. Si la belle n’aimait pas autant sa chère tante et n’avait pas un trop grand besoin d’argent, nul doute qu’elle ne trimerait pas ici tous les jours... les mains à la fois fripées par le produit vaisselle et empestant le café, sans parler de son front luisant de stress et de chaleur. Oui, car pour le moment, les quelques spectacles qu’elle donnait par ci par là à Detroit étaient bien insuffisants, ne serait-ce que pour payer son loyer. Cependant, elle ne remercierait jamais assez sa tante pour lui avoir donné cette opportunité. Ce boulot avait au moins le mérite de lui faire rencontrer un peu de monde, de la forcer à s’ouvrir et de lui apprendre à gérer son anxiété lorsque les clients affluaient. Sa tante lui avait offert là un second gagne-pain plus sécurisant, alors qu’à l’époque, les petits contrats qu’elle signait avec les patrons des bars de la ville s’enchainaient.
Dix-neuf heures sonnèrent enfin et ses paupières s’ouvrirent dans un sursaut. L’heure pour elle de laisser la main à une autre employée qui serait sans doute bien plus fraîche et dynamique pour poursuivre le travail. En quittant son tablier, Isleen n’avait qu’une seule idée en tête : retrouver son lit, et s’y affaler comme une vraie larve. En plein mois de juillet, la jeune femme n’avait pas la plus belle des mines. A force de donner de son énergie à tout va, l’irlandaise avait le teint gris, et des cernes qui en disaient long sur son épuisement tant physique que moral. Pourtant et comme d’habitude, Isleen se faisait une joie de retrouver la jeune femme qui partageait son logement : Asya. Une petite blonde pétillante, toujours là pour lui redonner un bon coup de fouet quand son moral n’était pas au beau fixe. Certes, l’appartement n’était pas idéal, mais le fait pour la chanteuse de jazz d’avoir une épaule compréhensive sur laquelle se reposer en rentrant du travail valait bien tous les appartements du monde. Dans sa tenue estivale, Isleen s’empressa de rejoindre l’immeuble dans lequel elle habitait, clés en mains et sac sous le bras. Comme tous les soirs, la porte de l’appartement était déjà ouverte. Seulement, Asya n’était pas dans les parages cette fois. A sa grande surprise, la jeune femme trouva les halogènes et la télévision éteints. Aucune odeur délicieuse promettant un excellent repas entre filles ne rôdait dans les lieux. L’atmosphère était désespérément froide et silencieuse. Seul un trait de lumière se dessinait sous la porte de la salle de bains, qu’Isleen s’empressa d’atteindre sans réfléchir, en espérant trouver un peu de réconfort. « Asya ? Je suis rentrée ! » s’exclama-t-elle d’une voix enjouée, comme pour combler le vide inquiétant de l’appartement. Heureusement, elle fut accueillie par une réponse, mais pas aussi chaleureuse que celle à laquelle elle aurait pu s’attendre.

« Pourquoi pas. Quelque chose de léger en tout cas, je suis vraiment sur les rotules ce soir. Pourtant tu aurais vu, il n’y avait personne. Je me suis ennuyée à mourir. Décidément, c’est un vrai désert cette cafét l’après-midi. Je me demande comment ma tante arrive encore à me payer… Oh, mais tu as déjà sorti les petits pois. » constata la jeune femme dans un sourire. Alors qu’elle était occupée à déballer verbalement sa triste journée, la jolie rousse s’était inconsciemment rapprochée de la salle de bains d’où provenaient les bruits de pinceaux et autres accessoires. Tout aussi machinalement, elle avait poussé la porte, comme pour rechercher le regard approbateur d’Asya. Malgré la fatigue, Isleen dépensait le peu d’énergie qu’il lui restait pour raconter sa journée entière à son adorable colocataire. Elle avait beau paraitre discrète voire carrément introvertie, la rouquine ne se révélait qu’en présence d’Asya. Cette dernière lui donnait l’illusion de retrouver la précieuse confiance qui lui manquait. Tout simplement parce qu’elle la connaissait presque par cœur maintenant, et qu’elle n’avait plus rien à lui cacher de sa personnalité ou de son vécu. Du moins, du côté d’Isleen, c’était le cas. Cependant, un détail qui lui avait échappé une seconde l’arrêta net dans son élan. Evidemment, un paquet de petits pois n’avait rien à faire dans un lavabo de salle de bains. En s’en apercevant, Isleen fronça les sourcils, un sourire narquois aux lèvres. « Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais avec des petits pois surgelés dans la salle de bains ? » demanda-t-elle d’un ton railleur à son amie, tandis qu’elle l’observait mettre un bazar sans nom dans sa trousse à maquillage. Les gestes de sa colocataire étaient en effet flous et malhabiles. La situation aurait pu sembler drôle et incongrue, mais l’ambiance n’était malheureusement pas à la rigolade. Seulement, la jeune chanteuse le perçut un peu tard. Gênée de surprendre son amie de cette façon, son sourire s’effaça. Il y avait quelque chose d’anormal, une tension montante et palpable dans cette salle de bains qui lui indiquait que ce coup-ci, sa présence dans la pièce n’était pas forcément la bienvenue. Malgré la bonne humeur émanant d’Isleen, il s’y ajoutait bel et bien ce sentiment désagréable qui lui signalait qu'aujourd’hui, elle aurait mieux fait de ne pas franchir le seuil de la porte. « Tu… tu t’es blessée ? » renchérit Isleen d’un ton qui se voulait maintenant plus doux voire inquiet, et moins moqueur. Elle s’en voulait d’avoir pu croire un instant que son amie avait perdu la tête, ou avait décidé de faire un truc fun pour la surprendre. Asya semblait préoccupée, la tête presque enfouie dans sa trousse à maquillage. Pourtant, Isleen n’était pas décidée à la laisser tranquille. Elle attendait une réponse, guettant impatiemment un signe de sa colocataire, une main posée sur l’encadrement de la porte.
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